Le revolver d'essai modèle 1887, réduction de calibre (8mm) et correction des erreurs du 1873.
La France souhaite continuer à faire évoluer ses armes de poings (entre autre), pour rester compétitive face à l'allemagne, le grand ennemi depuis la défaite de 1870.
Suite à l'invention de la poudre sans fumée (1884), et l'adoption par la France (et par le Général Boulanger, alors ministre de la guerre) du fusil modèle 1886 Lebel, à cartouches à poudre sans fumée de calibre 8mm, la France souhaite adapter ce calibre à son arme de poing.
La STA (Section technique de l'Artillerie) ressort donc le prototype du modèle 1885, (développé par le Dépôt Central) et l'améliore pour en faire le revolver d'essai modèle 1887: réduction du calibre de 11mm à 8mm. Dans les rapports de l'époque du modèle 1887, ce revolver est donc identique au modèle 1885, avec des dimensions réduites.
Il préfigure surtout le futur revolver modèle 1892, tant pas son calibre (8mm), que par son aspect global et une simplification du mécanisme.
Source: L'artillerie de terre en France pendant un siècle : histoire technique (1816-1919). T. 2, 1880-1910 par le Général Jules Challéat (1867-1936). 1935.
Toutefois, la cartouche qu'il utilise est aussi une version annonciatrice de la 8mm92 qui sera utilisée dans le revolver d'ordonnance modèle 1892. Elle est plus courte de 3mm. Il s'agit de la cartouche de 8mm non réglementaire.
Sommaire
Vous trouverez dans cet article sur le revolver d'essai français modèle 1887 (revolver modèle 1887 du contrat militaire (fabriqué à Saint Etienne) et revolvers modèle 1887 du commerce français et belges):
- Le revolver d'essai modèle 1887
- Les revolvers modèle 1887 du commerce, ou modèle 1889/90
- Les revolvers modèle 1887 du commerce, fabrication française
- Revolver modèle 1887 - 1889/90 du commerce fabriqué à Saint Etienne
- Revolver modèle 1887 - 1889/90 du commerce fabriqué à Saint Etienne, avec clé de démontage
- Revolver modèle 1887 - 1889/90 du commerce, du Dépôt de Paris
- Revolver modèle 1887 - 1889/90 du commerce à canon court, poinçonné de Saint Etienne et de Liège
- Revolver modèle 1887 - 1889/90 de Saint Etienne en calibre 320
- Revolver modèle 1887 - 1889/90 du commerce à canon court, fabriqué par Lamure & Gidrol
- Les revolvers modèle 1887 du commerce, fabrication belge
- Comparaisons entre les différents revolvers modèle 1887
- Comparaisons entre les différents modèles de revolvers d'ordonnance (1873, 1887, 1892)
- Comparaison entre un revolver modèle 1887 du commerce (Saint Etienne) et un revolver modèle 1873 MAS
- Comparaison des mécanismes entre un revolver modèle 1892 du commerce et un modèle 1887 du commerce
- Comparaison des mécanismes des revolvers modèles 1873, 1887 et 1892
- Comparaison des chambres des barillets du revolver modèle 1887 et des revolvers tirant la 8mm92
- La cartouche de 8mm non réglementaire du revolver modèle 1887
- Démontage et remontage du revolver modèle 1887
Autres articles en rapport avec le revolver d'essai modèle 1887:
Le revolver d'essai modèle 1887 du contrat militaire (Saint-Etienne)
Le revolver d'essai modèle 1887 est un revolver d'essai développé pour un contrat militaire. Il n'en sera fabriqué et livré à l'armée que 1000 exemplaires, tous fabriqués à la Manufacture d'Armes de Saint-Etienne.
Le revolver d'essai modèle 1887 réglementaire
les revolvers modèles 1887 produits à Saint Etienne gardent la finition blanc polie du revolver modèle 1873.
La platine du revolver à aussi évoluée: disparition du ressort de rappel de détente, jugé trop fragile, et réduction de l'enclouage.
Le revolver modèle 1887 garde l'ingénieux système de l'axe de barillet faisant office de tournevis, déjà présent sur le 1873.
Crédit photos: Richelieu
Un autre revolver mle 1887:
Crédit photos: JL
Les prototypes sont prêts au début mai et dénommés modèle 1886.
Initialement commandé à 50 000 exemplaires, dans une lettre du Général Boulanger datée du 25 Mai 1886, qui devaient êtres livrés à l'armée au 1er Janvier 1889, le revolver modèle 1887 ne sera finalement livré par la Manufacture d'Armes de Saint Etienne qu'à 1 000 exemplaires. En effet suite à l'adoption du fusil Lebel par l'armée Française, et sa fabrication à la MAS, les ateliers n'ont pas le temps de s'occuper de la commande. C'est seulement le 16 Avril 1887 que l'Etat arrive à arracher une promesse ferme de livraison avant la fin de l'année 1889.
Revolver modèle 1887, numéro de série F 10. Cliquez sur l'image pour en voir plus de ce revolver.
Source: Naturabuy
Les 792 premiers revolvers sont livrés en Janvier 1889, testés entre Février et Avril en corps de troupe, et les rapports addressés au Ministère de la Guerre en Mai et Juin.
Le 7 Septembre 1889, le Ministère de la Guerre décide de "surseoir à l'adoption définitive des spécimens tant que toute satisfaction n'est pas donnée".
Revolver modèle 1887, numéro de série F 16. Cliquez sur l'image pour en voir plus de ce revolver.
Source: Naturabuy
Caractéristiques technique du revolver modèle 1887
Les caractéristiques du revolver d'ordonnance modèle 1887 sont:
- calibre: 8mm
- munition: 8 X 27 mm
- contenance du barillet: 6 cartouches
- portée pratique: 25m
- poids à vide: 900 g
- longueur: 240mm
Crédit photos: Armes à feux réglementaires, Tome VI, J.Boudriot
Le modèle 1887, gagne en poids (moins 300 g par rapport au 1873) et en confort d'utilisation.
En effet, le modèle 1887 utilise un ingénieux système de débrayage du chien lors de l'ouverture de la portière (système Abadie), ce qui permet, par simple action sur la détente de faire tourner le barillet (sans actionner le chien) et ainsi de pouvoir éjecter les douilles avec la tige éjectrice. Avec ce même système Abadie, on trouve un chien rebondissant, limitant ainsi l'enclouage de la cartouche et améliorant la sécurité de l'arme.
Crédits photo: Les Revolvers Militaires Français, d'Henri Vuillemin
3 revolvers modèles 1887:
- 1887 numéro F 124: Arme bronzée, surement lors de son utilisation entre 1914 et 1918, lors de la 1ère Guerre Mondiale.
- 1887 numéro F 544: Portière ouverte.
- 1887 numéro F 980: Un des derniers livrés par la Manufacture d'Armes de Saint Etienne
Crédit photo: Lucien Paris. Rare revolver d'essai modèle 1887, fabrication de la "MAS", simple et double action, canon poinçonné sur le pan latéral droit: "S. 1888", sur le pan latéral gauche: "R" et "C" dans des ovales et gravé sur le pan supérieur: "Mle 1887", longueur 119 mm, calibre 8 mm; percuteur monté sur la carcasse, elle est poinçonnée et marquée sur le côté droit: "Mre d'Armes St-Étienne" et numérotée: "F 115"; finition poli blanc; plaquettes de crosse en noyer quadrillées; longueur 24 cm..
Crédit photo: Lucien Paris. Rare revolver d'essai modèle 1887, fabrication de la "MAS", simple et double action, canon poinçonné sur le pan latéral droit: "S. 1888", sur le pan latéral gauche: "R" et "C" dans des ovales et gravé sur le pan supérieur: "Mle 1887", longueur 119 mm, calibre 8 mm; percuteur monté sur la carcasse, elle est poinçonnée et marquée sur le côté droit: "Mre d'Armes St-Étienne" et numérotée: "F 452"; finition poli blanc; plaquettes de crosse en noyer quadrillées; longueur 24 cm..
Crédit photo: Lucien Paris. Rare revolver d'essai modèle 1887, fabrication de la "MAS", simple et double action, canon poinçonné sur le pan latéral droit: "S. 1888", sur le pan latéral gauche: "R" et "C" dans des ovales et gravé sur le pan supérieur: "Mle 1887", longueur 119 mm, calibre 8 mm; percuteur monté sur la carcasse, elle est poinçonnée et marquée sur le côté droit: "Mre d'Armes St-Étienne" et numérotée: "F 927"; finition bleuie; plaquettes de crosse en noyer quadrillées; longueur 24 cm..
Numéros de série des revolvers modèles 1887 du contrat militaire
Le numéro de série long, sur les revolvers modèles 1887 du contrat militaire, commence systématiquement par la lettre "F".
Il est à noter que sur le revolver modèle 1887 du contrat militaire, le numéro de série court ne suit pas le numéro de série long, contrairement aux revolvers modèles 1873 et 1874.
En effet, pour ceux relevés, le numéro de série court ne reprend pas les 2 derniers chiffres du numéro de série long. Néanmoins, on retrouve bien le système "une lettre et deux chiffres" sur le numéro de série court.
Exemples:
Numéros de série long | Numéros de série court |
---|---|
F10 | A14 |
F16 | A18 |
F146 | B74 |
F190 | C86 |
F501 | F61 |
F974 | O53 |
F970 | J84 |
F975 | J91 |
Le numéro de série apparaît sur le côté droit de la carcasse, sous la cage de barillet:
Crédit photo: Karl Benz.
Le numéro de série court apparaît sur la poignée côté droit (partie métallique), à l'intérieur de la crosse en bois, sur l'avant du barillet, sur la tige axe du barillet, à l'intérieur de la carcasse, à l'emplacement du mécanisme et sur les pièces internes du mécanisme.
Détails du revolver d'essai modèle 1887, dans sa version militaire
Photos détaillées du revolver modèle 1887, version militaire, avec le numéro de série F 501:
Revolver modèle 1887, numéro de série F 501. Source: Naturabuy
Revolver modèle 1887, numéro de série F 501. Source: Naturabuy
Affectation des revolvers modèles 1887 en régiment
Le 29 Août 1888, les 6O premiers révolvers modèle 1887 produits par la Manufacture d'Armes de Saint Etienne (MAS) sont envoyés pour être testés aux Service des Armes Portatives de la STA. Ils possèdent alors un percuteur monté sur le chien, et non sur la carcasse. Il est immédiatement demandé de procéder à une modification afin d'araser le percuteur sur le chien et de le monter sur le bâti. Cette modification est faite sur les armes retournées et sur les ébauches déjà usinées à la MAS.
On ajoute donc un manchon, car le bâti ne possède pas une épaisseur de métal suffisante à cet endroit. Dans ce manchon, on retrouve le percuteur et son ressort, maintenus en place par une goupille.
manchon du revolver modèle 1887, numéro de série F 10.
En Janvier 1889, les revolvers modèles 1887 sont enfin prêts et peuvent êtres envoyés en régiments pour être testés durant 3 mois, selon la répartition suivante:
Corps de troupe | Ville | Nombre de revolvers mle 1887 perçus |
---|---|---|
1er Régiment de Cuirrassiers | Angers | 60 |
3e Régiment de Cuirrassiers | Versailles | 60 |
4e Régiment de Cuirrassiers | Lyon | 60 |
11e Régiment de Cuirrassiers | Lunéville | 60 |
1er Régiment d'Artillerie | Bourges | 60 |
22e Régiment d'Artillerie | Versailles | 60 |
23e Régiment d'Artillerie | Toulouse | 60 |
25e Régiment d'Artillerie | Châlons | 60 |
26e Régiment d'Artillerie | Le Mans | 60 |
30e Régiment d'Artillerie | Orléans | 60 |
Ecole de Cavalerie | Saumur | 36 |
1er Régiment de Dragons | Gray | 24 |
27e Régiment de Dragons | Châlons (camp de) | 24 |
5e Régiment de Chasseurs d'Afrique | Alger | 24 |
12e Régiment de Chasseurs | Rouen | 24 |
Légion de Gendarmerie | Paris | 12 |
8e Légion de Gendarmerie | Bourges | 12 |
14e Légion de Gendarmerie | Lyon | 12 |
18e Légion de Gendarmerie | Bordeaux | 12 |
19e Légion de Gendarmerie | Alger | 12 |
Total | 792 |
Le revolver modèle 1887 du commerce, ou modèle 1889/90
Livré à seulement 1000 exemplaire à l'armée Française le 1887 à aussi été fabriqué dans le civil, et vendu pendant quelques années sur les catalogues de la Manufacture Française d'Armes de Saint Etienne (future "Manuf") en tant que "nouveau revolver de l'armée" (ici, catalogue de 1890):
Extrait catalogue Rouchouse présentant, en 1891, le revolver modèle 1889/90 sous l'appelation "Nouveau revolver de guerre":
Ici, nous avons même une appelation érronée: "Nouveau revolver de l'armée Modèle 1892" et "Revolver 1892 à extracteur" dans le catalogue de la Société Manufacturière d'Armes:
On le retrouve aussi dans le catalogue Voytier sous l'appelation de "1886 de guerre":
Les versions civiles sont issues d'un modèle de revolver présenté en 1890 par le chef d'escadron, directeur de l'atelier d'étude des modèles d'armes de la Section Technique de l'Artillerie (STA) J. Bauret, en Mars 1890. Il s'agit d'une modification d'un modèle 1887 militaire.
On pourrait même aller plus loin en le présentant comme une réelle transition entre le modèle 1887 d'essai, et le modèle 1891 à pompe, et non comme une simple déclinaison du commerce du modèle 1887 d'essai.
Fabriqué à environ 1500 exemplaires en version civile par la Manufacture de Saint Etienne et en Belgique, il sera vite détrôné par son successeur: le modèle 1892.
La Manufacture de Saint Etienne à produit des 1889/90 de très bonne qualité en reprenant les stocks de pièces initialements destinés à la commande militaire.
Tracé d'étude du revolver modèle 1889/90, par l'atelier d'étude de la MAS (J. Bauret). Les planches complètes des modèles réglementaires et du commerce sont consultables dans la bibliographie.
Les principales différences entre la version du contrat militaire et la version du commerce sont:
- Suppression du repose doigt sous le pontet
- Mise en place d'un mécanisme de blocage de la tige d'extraction, sous le canon
- Bronzage de l'arme
A noter: ce revolver modèle 1887, qui présente toutes les caractéristiques du modèle du commerce de 1890, et un marquage du "Dépôt Central" sur le canon (en Mars 1886, le Dépôt Central (DC) deviens la Section technique de l'Artillerie (STA)), en plus des marquages de la Manufacture Française d'Armes de Saint Etienne (manufacture civile) sur la carcasse et le barillet.
Les marquages sont: dessous du canon poinçonné: "ST-ÉTIENNE"; barillet numéroté: "15", poinçonné: "L G" et "ST-ÉTIENNE" dans une cannelure, avec les deux palmes croisées; carcasse signée: "St-Étienne" sur le côté droit; axe de barillet et intérieur de la carcasse numérotés: "315".
Il pourrait s'agir d'un des modèles étudiés par le Dépôt Central (Puis Section Technique de l'Artillerie) en vue d'améliorer le modèle 1887, entre 1886 et 1890. Il serait ainsi une des étapes entre la transition du modèle d'essai 1887 et le modèle d'essai 1891 à pompe.
Toutefois le marquage du "Dépot Central" sur le canon interpelle, car depuis 1886, il devrait être de la "Section Technique de l'Artillerie".
Revolver modèle 1887 du commerce, marqué du "Dépôt central". Cliquez sur la dernière photo pour en voir plus. Source: Naturabuy.
Le revolver modèle 1887 civil rencontra un certain succès, en dehors de l'armée, avec, par exemple, une commande de la ville de Marseille, en 1891, portant sur 500 revolvers du type 1887 civil et 12 000 cartouches, à Saint Etienne, pour équiper ses forces de police.
C'est aussi le revolver préconisé pour les officiers de gendarmerie (gendarmerie départementale et garde républicaine), selon l'Ajustage des effets militaires de la gendarmerie du 9 juin 1895 mis à jour le 1er février 1903 (pour rappel: à cette époque, les officiers sont responsables de l'achat de leur armement, ce n'est pas l'armée qui fourni l'armement des officiers).
Le revolver est ici appelé "Revolver modèle 1890":
Les revolvers modèle 1887 du commerce, fabriqués en France
Revolver modèle 1887 - 1889/90 du commerce fabriqué à Saint Etienne
Revolver Modèle 1889/90 fabriqué à la Manufacture Française d'Armes de Saint Etienne.
De très bonne facture, ce revolver fut acheté par l'officier de réserve Maurice Blachère d'Amoreux (1861 - 1937) entre 1890 et 1892, et utilisé lors de la 1ère guerre mondiale.
Sous-Lieutenant Albert François Auguste Maurice Blachère d'Amoreux, en 1890, alors au 19e régiment d'artillerie de campagne (19e RAC), à Nîmes.
Incorporé comme engagé conditionnel au 4e Chasseur à cheval le 17/11/1880, il passe au 1er régiment de Hussard le 19/04/1881. Il passe brigadier le 21/11/1881. Envoyé en Tunisie du 3 Mai 1881 au 30 Juin 1882, il passe dans la disponibilité de l'armée active le 17/11/1882, après avoir obtenu la note "très bien" aux examens de fin. Il passe ensuite dans la réserve de l'armée active le 17/11/1885. Il est nommé Sous-Lieutenant de réserve au 3e d'Artillerie le 3 Mai 1886. Il passe au 19e Régiment d'Artillerie de Campagne le 28 Mai 1886 où il est placé à la section de parc n°1. Nommé Sous-Lieutenant au 19e Régiment Territorial d'Artillerie le 11/09/1894, puis placé au Groupe Territorial du 13e Bataillon d'artillerie à pied le 15 Avril 1898.
Il suit des cours pratique de siège à Nîmes, du 24 Juin au 8 Juillet 1900.
Un engagé conditionnel (un conscrit qui s'engage volontairement mais astreint à des conditions, d'où le terme engagé conditionnel) est un jeune homme qui contracte un engagement d'un an avant le tirage au sort.
Les conditions exigées étaient les suivantes :
- Payer une somme de 1500 francs, en droit d'acquittement
- Avoir eu une conduite irréprochable durant son temps de service
- Posséder une bonne instruction militaire
Les engagés conditionnels n'effectuaient qu'une année de service actif à la condition d'obtenir, à la fin de ladite année, au cours de laquelle ils suivaient un cursus particulier, des notes suffisantes aux épreuves. Si oui, ils étaient nommés Sergents, puis libérés 4 ans après en étant nommés Sous-Lieutenants de réserve. Si non, ils effectuaient la totalité du service.
Ce revolver modèle 1887 civil possède un marquage "LG" suivi d'un numéro de série. Le "LG", pour "Lamure et Gidrol" présent sur le barillet (face avant) et à l'intérieur de la crosse, indique une fabrication par Lamure et Gidrol, pour la Manufacture Française d'Armes de Saint Etienne (Raison Sociale entre le 10/11/1887 et 1901).
Le revolver est bronzé, à l'exeption du mécanisme, de la portière et de la baguette d'éjection.
Détail du marquage de Saint Etienne sur la carcasse et les poinçons sur le barillet ("LG" à l'avant du barillet):
Marquage sur le dessus du bâtit: "Manufacture Française d'Armes Saint Etienne":
Détails du percuteur rapporté sur la carcasse:
Détails du mécanisme (notez la finition bouchonnée du mécanisme):
Revolver modèle 1887 - 1889/90 du commerce fabriqué à Saint Etienne, avec clé de démontage
Revolver modèle 1887, fabrication du commerce, de la Manufacture Française d'Armes de Saint-Etienne, marqué "Saint Etienne" dans la cannelure du barillet. Calibre 8mm, plaquettes en bois quadrillé.
Ce revolver modèle 1887 du commerce possède une clé de démontage de la plaque de recouvrement, sur le côté gauche.
Un 2e modèle du commerce avec clé de démontage.
Ce revolver modèle 1887 du commerce avec clé de démontage sur le côté gauche, à été fabriqué à la Manufacture Française d'Armes de Saint-Etienne et possède le marquage "St Etienne" sur le côté droit de la carcasse et le poinçon de St Etienne dans une cannelure du barillet.
On retrouve aussi la raison sociale du vendeur de ce revolver sur le dessus du canon: "BIGOT ARQR LE HAVRE", pour Bigot Arquebusier au Havre.
Revolver modèle 1887 du commerce de Saint Etienne, avec clé de démontage. Source: Naturabuy
Cliquez sur la dernière image pour voir plus de photos de ce revolver modèle 1887.
Revolver modèle 1887 - 1889/90 du commerce, du Dépôt de Paris
Revolver modèle 1887 du commerce, sans indication de fabricant.
On retrouve le numéro 214 sur plusieurs pièces internes, ainsi que le marquage "Dépôt de Paris" sur le pan supérieur du canon.
Le mécanisme possède le levier central (pièce entre la barette et le levier rebondissant), qu'on ne retrouve pas sur les versions fabriquées en Belgique, d'où le classement dans les modèles français.
Crédit photo: Lurtz
Cliquez sur la dernière image pour voir plus de photos de ce revolver modèle 1887.
En suivant ce lien, vous verrez le même revolver modèle 1887 du Dépôt de Paris, avec le numéro 394.
Le Dépôt de Paris (à ne pas confondre avec le Dépôt Central), était situé au 5 Boulevard de Strasbourg, à Paris, et était spécialisé dans la distribution de l'ensemble de la production des armes des manufactures de Liège et de Saint Etienne, en privilégiant les armes fines, à l'usage des officiers, des explorateurs, des sociétés de tir et des amateurs.
Le magasin s'étendait sur une superficie de plus de 1500m² sur 5 étages.
Publicité pour le Dépôt de Paris,sur le journal "la joie de la maison : journal hebdomadaire illustré" du 5 janvier 1893:
Revolver modèle 1887 - 1889/90 du commerce à canon court, poinçonné de Saint Etienne et de Liège
Exemplaire d'un revolver modèle 1889/90 civil, à canon court (2,5 pouces):
Crédit photos: Gavach
Il possède un double poinçonnage: Saint Etienne et Liège.
Cet exemplaire est chambré en 9,4mm Nagant.
Ce revolver modèle 1887 à probablement été fabriqué à Saint Etienne, puis modifié (canon et calibre) à Liège.
On remarquera aussi la tige éjectrice en laiton, probablement rapportée.
Revolver modèle 1887 - 1889/90 du commerce en calibre 320
Cet exemplaire de revolver est très proche d'un modèle 1889/90 (1887 civil), mais il en diffère par quelques points:
- Calibre: 320
- Ouverture de la portière d'accès au mécanisme: taquet pour libérer la portière
- Gravure légère de motifs floraux
- Chien avec percuteur (le percuteur n'est pas directement sur la carcasse du revolver)
- Pas d'anneau de dragonne
Il s'agit d'un modèle fabriqué à Saint Etienne (manufacture civile), comme l'indique le poinçon sur le barillet.
Revolver modèle 1887 - 1889/90 du commerce à canon court, fabriqué par Lamure & Gidrol
Revolver fabriqué par les armuriers Lamure et Gidrol, et présenté à la Manufacture de St Etienne pour adoption, mais non retenu.
Ce revolver mle 1889/90 présente un canon légèrement plus court que les modèles civils généralement rencontrés, et il n'a pas son anneau de calotte.
Crédit photos: poudrenoire-free-fr.superforum.fr
Les revolvers modèle 1887 du commerce, fabriqués en Belgique
Les revolvers modèle 1887 fabriqués en Belgique se distinguent des modèles Français par les poinçons:
- "ELG sur une étoile, dans un ovale" sur l'avant du barillet: poinçon d'acceptation du Banc d'épreuve de Liège entre le 8 Septembre 1846 et le 11 Juillet 1893.
- lettre de A à Z, surmonté d'une étoile: contremarque d’un contrôleur, entre le 20 Janvier 1877 et le 26 Février 1968.
Mais aussi par une simplification du mécanisme. Le levier central (selon les tables de constructions du revolver modèle 1887), qui est la pièce entre la barette et le levier rebondissant, marquée "3" dans le mécanisme, disparaît.
Revolver modèle 1887 - 1889/90 du commerce, fabriqué en Belgique
Exemplaire Belge d'un revolver modèle 1889/90. Il porte les poincçons Belges situant sa fabrication entre 1887 (plus vraisemblablement 1889) et 1893.
La fabrication de l'arme est de bonne facture.
La finition du mécanisme est bouchonnée, et il comporte une clé de démontage.
Le canon diffère de la version civile Française, ainsi que de l'exemplaire militaire Français: sur ce modèle Belge, le canon est cylindrique.
Crédit photos: LittleGun
Informations et photos complémentaires sur ce revolver: littlegun.be.
Revolver modèle 1887 - 1889/90 du commerce, fabriqué en Belgique et vendu par l'armurier Rolland à Paris
Revolver modèle 1887 fabriqué en belgique et vendu par l'armurier Rolland à Paris:
On retrouve le poinçon "ELG sur une étoile, dans un ovale" sur l'avant du barillet, qui est le poinçon d'acceptation du Banc d'épreuve de Liège de 1846 à 1893, ainsi qu'un "T étoilé", contremarque d’un contrôleur, après 1877.
Sur l'intérieur de la poignée, on retrouve le marquage de l'armurier qui a vendu ce revolver: "Rolland Paris".
Le mécanisme possède une finition bouchonée.
On notera aussi, comme sur quasiment l'ensemble des revolvers modèles 1887 fabriqués en Belgique, une simplification du mécanisme, au niveau du levier central (pièce entre la barette et le levier rebondissant, marquée "3" dans le mécanisme).
Crédit photos: DL
Revolver modèle 1887 - 1889/90 du commerce, fabriqué en Belgique
Un autre revolver modèle 1887 fabriqué en belgique. Sur celui-ci, on note que le canon est similaire aux modèles du commerce de Saint Etienne:
Crédit photos: JL
Comparaisons entre les différents revolvers modèle 1887
Comparaison entre un revolver modèle 1887 militaire, un revolver modèle 1887 du commerce de Saint Etienne et un revolver modèle 1887 du commerce (1889/90) de fabrication belge:
Comparaison entre 3 revolvers modèles 1887:
- Un revolver d'essai modèle 1887, du contrat militaire (Fabrication à la Manufacture d'Armes de Saint Etienne) n° F 975
- Un revolver modèle 1887 du commerce, fabriqué à Saint Etienne
- Un revolver modèle 1887 du commerce, fabriqué en Belgique (modèle vendu par l'armurier Rolland à Paris)
En comparant ces 3 modèles du même revolver, on constate plusieurs différences:
Crédit photos: DL
Comparaison des canons et guidons (dans l'ordre: revolver 1887 modèle réglementaire, revolver 1887 modèle du commerce de Saint Etienne, et revolver 1887 modèle du commerce Belge):
Crédit photos: DL
Comparaison des carcasses, chiens et portières (dans l'ordre: revolver 1887 modèle réglementaire, revolver 1887 modèle du commerce de Saint Etienne, et revolver 1887 modèle du commerce Belge):
Crédit photos: DL
Comparaison des mécanismes (dans l'ordre: revolver 1887 modèle réglementaire, revolver 1887 modèle du commerce de Saint Etienne, et revolver 1887 modèle du commerce Belge):
Crédit photos: DL
Comparaison des mécanismes de l'axe de barillet (dans l'ordre: revolver 1887 modèle réglementaire, revolver 1887 modèle du commerce de Saint Etienne, et revolver 1887 modèle du commerce Belge):
Crédit photos: DL
Comparaison entre un revolver modèle 1887 militaire et un revolver modèle 1887 civil (1889/90) de fabrication belge:
Crédit photos: JL
Comparaison avec les autres revolvers d'ordonnance français
Comparaison entre un revolver modèle 1887 du commerce (Saint Etienne) et un revolver modèle 1873 MAS
Comparaison d'un revolver modèle 1887 du commerce fabriqué à Saint Etienne et un revolver modèle 1873 de a Manufacture d'Armes de Saint Etienne:
- un revolver modèle 1887 du commerce de la Manufacture Française d'Armes de Saint Etienne (modèle 1889/90)
- un revolver modèle 1873 réglementaire (MAS)
Comparaison des mécanismes entre un revolver modèle 1892 du commerce et un modèle 1887 du commerce
Voici la comparaison des mécanismes de 2 revolvers sortis de la Manufacture Française d'Armes de Saint Etienne (fabrications civiles):
- un revolver modèle 1887 civil de la Manufacture Française d'Armes de Saint Etienne (modèle 1889/90)
- un revolver modèle 1892 de fabrication civile (Lamure & Gidrol, pour la Manufacture d'Armes et Cycles de Saint Etienne, fabrication d'avant 1896)
Pour le démontage du barillet et de la platine d'un revolver modèle 1887, voir cette page consacrée au démontage du revolver modèle 1887 (exemplaire du commerce).
Comparaison des mécanismes des revolvers modèles 1873, 1887 et 1892
Comparaison des mécanismes entre:
- un revolver modèle 1873 réglementaire (MAS)
- un revolver modèle 1887 civil de la Manufacture d'Armes de Saint Etienne (modèle 1889/90)
- un revolver modèle 1892 de fabrication civile (Lamure & Gidrol, pour la Manufacture d'Armes de Saint Etienne, fabrication d'avant 1896)
Cette comparaison des mécanismes se fait sur fond de l'Artillerie Spéciale: képi et fourragère (décernée le 29/07/1919) du sous-lieutenant Marie Joseph Paulin François Bastide de Malbosc (1893 - 1951), de l'AS 322 (503° RAS, 8° BCL), sur Chars Renault FT 17.
Le sous-lieutenant François Bastide de Malbosc (à droite) et son frère Bernard (à gauche) .
Citation de l'AS 322, à l'ordre de la 12° DI (Ordre n° 329 du 13 Novembre 1918) :
Source: Historique du 503e régiment d'artillerie d'assaut.
"La compagnie de chars 322 a, dans la journée du 1° Novembre 1918, sous le commandement du Lt Courtois et du Sous-Lieutenant de Malbosc, accompagné jusqu'à l'Escaut deux régiments d'infanterie de la 12° DI, mettant en fuite les mitrailleuses ennemies restées sur la rive ouest de ce fleuve, après avoir effectué, depuis la veille et d'une seule traite; le parcours d'Ingelmunster-Bosch à l'Escaut, soit environ 40 Kilomètres."
Le sous-lieutenant François de Malbosc recevra la croix de guerre, suite à cette citation.
Le sous-lieutenant François Bastide de Malbosc, du 503e Régiment d'Artillerie Spéciale, en 1919, au col de la Schlucht. Photo prise avant le 29/07/1919, puisqu'il ne porte pas encore la fourragère. Vareuse à col saxe, col avec pattes de collet du 503e RAS (fond écarlate, chiffres et soutaches gris cendré), et rappel de la croix de guerre avec étoile argent.
Issu des 7e cuirassiers (04/04/1913), passé au 14e escadron du train des équipages (2 Novembre) puis 8e escadron du train (6 Novembre 1915). Il passe dans la réserve active de l'armée le 4 Avril 1916.
Il passe ensuite dans l'Artillerie Spéciale (char de combat), avec une première affectation au 81e régiment d'artillerie d'assaut (81e RAL) (02/01/1917) qui deviendra le 500e régiment d'artillerie d'assaut (500e RAS) le 01/05/1918. Il est nommé Maréchal des Logis le 03/05/1917. Il passe ensuite au 503e Régiment d'artillerie d'assault (Artillerie Spéciale) le 10 Juin 1918 (nommé Sous-lieutenant de réserve le 23 octobre 1918), puis au 506e régiment de char de combat (14 Octobre 1920).
Il passe au 551e régiment de chars lourds en 1923, nommé Lieutenant le 10 Juillet 1925, puis à l'état major de l'artillerie de 1929 à 1930.
Voir ici pour en savoir plus sur son parcours.
Comparaison des chambres des barillets du revolver modèle 1887 et des revolvers tirant la 8mm92
Il est important de noter que les barillets et les chambres des barillets du revolver modèle 1887 et du revolver modèle 1892 ne sont pas similaires.
En comparant 3 revolvers sortis de la Manufacture Française d'Armes de Saint Etienne (fabrications civiles):
- Un revolver modèle 1892 de fabrication civile (Lamure & Gidrol, pour la Manufacture d'Armes et Cycles de Saint Etienne, fabrication d'avant 1896)
- Un revolver modèle 1887 civil de la Manufacture Française d'Armes de Saint Etienne (modèle 1889/90)
- Un revolver renforçé à 5 coups, marqué "Manufacture Française d'Armes et Cycles Saint Etienne", "cal.8mm", du type de ceux rencontrés dans les catalogues de 1905 et 1910 (catalogue de 1905, ici):
On s'aperçoit que le barillet du revolver modèle 1892 est plus long de presque 1mm que celui du modèle 1887.
On note, surtout, que les chambres du barillet du revolver modèle 1887 sont lisse (pas d'épaulement), contrairement aux chambres du revolver modèle 1892 (et des revolvers destinés à tirer la 8mm92: revolvers modèles 1892 de la MAS et du commerce, revolvers de poche du commerce, "92 Espagnols", ...):
Chambres du barillet d'un revolver modèle 1887 du contrat militaire:
Chambres du barillet du revolver modèle 1887 du commerce:
Chambres du barillet d'un revolver d'essai modèle 1891 ("1892 à pompe"):
Chambres du barillet du revolver modèle 1892 du commerce:
Chambres du barillet d'un revolver modèle 1892 de la Manufacture d'Armes de Saint Etienne (modèle réglementaire), de 1893:
Chambres du barillet du revolver renforçé à 5 coups, marqué "Manufacture Française d'Armes et Cycles Saint Etienne", "cal.8mm":
Chambres du barillet d'un revolver du type "92 Espagnol":
Cela s'explique par le fait que les revolvers modèles 1887 sont chambrés pour tirer la première version de la cartouche de 8mm: la 8mm Non Réglementaire (ou 8mm NR), plus courte que la cartouche 8mm92, adoptée pour le revolver modèle 1892 et les revolvers du commerce en calibre 8mm, en 1890.
Auteur: Quentin Jaubert
Passionné par l'Histoire, les armes anciennes et les objets anciens en général, collectionneur de sabres et revolvers français, d'uniformes, et de toutes les histoires que ces objets racontent, j'adore fouiller et chercher, pour partager ensuite mes connaissances...
Vous pouvez aussi me retrouver sur différents forums consacrés aux armes anciennes, sous le pseudonyme de Quentin1873, notamment sur TCAR, Passion Militaria, ... où encore sur le groupe Facebook "Collectionneurs d'Armes Anciennes / Antique Gun Collectors".
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